En prenant le contrôle du site de paris sportifs eurosportbet.com, qui dispose d’une licence d’exploitation au Royaume Uni, le groupe TF1 se met en position pour exercer sur le marché français.
Chez les joueurs de poker, on dirait que TF1 vient de « faire tapis ». En 48 heures, le groupe de médias a affiché ses ambitions sur le marché français des jeux en ligne qui devrait être légalisé, si le train du travail législatif arrive à l’heure, en juin prochain.
Hier, c’est un partenariat d’exclusivité avec la Française des jeux (FdJ) d’une durée de trois ans qui était annoncé : un espace FdJ – loterie, paris sportifs, poker – hébergé sur le site TF1.fr (16,9 millions de visiteurs uniques en décembre 2009*) et un accord de licence pour développer des jeux de grattage dans le réseau de distribution de la FdJ.
Aujourd’hui, la chaîne annonce la prise de contrôle du site de paris sportifs eurosportbet.com, dont sa filiale Eurosport contrôlait 50 %, en rachetant l’autre moitié du capital détenu par le fonds d’investissement Serendipity, souscrit par le groupe Bouygues et Artemis, holding de la famille Pinault, et dirigé par son ancien PDG Patrick Le Lay. Le montant de la transaction n’est pas rendu public.
Eurosportbet.com dispose d’une licence d’exploitation commerciale depuis juin dernier au Royaume-Uni. Il propose déjà des paris sur certains championnats français, notamment sur les matchs des ligues 1 et 2 de Football, le Top 14 de Rugby ou encore le Tour de France en cyclisme. Une bonne entrée en matière pour attaquer le marché hexagonal.
« Cette prise de participation s’inscrit dans la stratégie 360 du groupe TF1, qui va des jeux de société jusqu’aux jeux et paris en ligne dans le domaine du sport, lequel constitue une composante de l’offre de programmes du groupe TF1 », indique un communiqué.
Le site de paris sportifs devrait être opéré sous sa propre marque sans relation commerciale avec le site de TF1.
Dans le paysage audiovisuel français, TF1 et Amaury (avec Sajoo.fr) sont – pour le moment- les seuls groupes à s’engager officiellement dans l’activité d’opérateur de jeux en ligne.
Après le vote de la loi, une cinquante de licences d’exploitation devraient être délivrées pour le marché hexagonal, selon Bercy.
Toutes les opérateurs de jeu existants pourront postuler à l’obtention d’une licence. Mais chaque candidat devra répondre à un cahier des charges contraignant. Première condition : ne pas être domicilié dans un paradis fiscal. Il devra, en outre, disposer d’une comptabilité spécifique et d’un correspondant permanent en France, exiger une domiciliation bancaire en France pour les joueurs et contrôler leur inscription par un code d’accès, ne pas « anonymiser » les moyens de paiement ou encore mettre en place des « pop up » (fenêtres) pour dissuader les visites de mineurs.
Le projet de loi prévoit un plafonnement du taux de retour compris entre 80% à 85% pour les joueurs sur un montant total des recettes évalué à 800 millions d’euros. Le texte prévoit que 10 millions d’euros seront attribués à la lutte contre l’addiction, 1% des recettes sur les paris sportifs reviendront au Centre national pour le développement du sport (CNDS) et 15% de la fiscalité sur le poker sera destinée aux monuments historiques.
source : nouvelobs.com